Forêts durables

« La forêt est un état d’âme », écrivait un célèbre philosophe français au siècle dernier. Le mot forêt a lui-même des racines étymologiques qui donne à réfléchir. Il puise ses origines dans le bas latin foras, qui signifiait « à la porte », « dehors ». Évocation de ces temps reculés où, pour la plupart des gens, il était normal de se retrouver en pleine forêt, au milieu des bois, dès qu’on sortait de chez soi.

Plus prosaïquement, les forêts recouvrent un peu plus du tiers des terres habitables de la planète, et plus de la moitié d’entre elles se trouvent dans seulement cinq pays : Russie, Brésil, Canada, États-Unis et République populaire de Chine. En France métropolitaine, la forêt occupe environ 31% du territoire, et on y compte 136 essences d’arbres différentes. Le chiffre peut surprendre, mais la surface de la forêt en France a doublé depuis 150 ans.

Dans l’ensemble, toutefois, les forêts n’ont cessé de se rétrécir et de se dégrader au cours des derniers millénaires, fait d’autant plus troublant qu’elles sont indispensables à l’équilibre de la planète. La principale raison de ce recul est relativement simple : l’humanité a toujours considéré la forêt moins « rentable » que la terre cultivée et le pâturage, et l’a donc largement sacrifiée au profit de ces derniers.

Les perceptions et les mentalités sont cependant en train de changer, fort heureusement. On sait aujourd’hui que les forêts servent d’habitats à des millions d’espèces animales et végétales, qu’elles fournissent des moyens de subsistance à plus d’un milliard de personnes, et qu’elles absorbent le dioxyde de carbone. Le bois lui-même, matériau présent depuis toujours dans notre quotidien, est plébiscité pour la construction d’objets et de maisons plus durables.

Pourtant, l’idée que couper des arbres équivaut à détruire la forêt s’est ancrée, à tort, dans beaucoup d’esprits ces dernières années. L’idée opposée, d’ailleurs, celle selon laquelle les forêts sont inépuisables et qu’elles peuvent être exploitées sans limites, est tout aussi erronée.

Il s’agit donc de trouver le juste milieu dans la relation complexe que nous entretenons avec nos forêts ; de gérer celles-ci de façon à assurer leur préservation et leur renouvellement tout en conciliant les enjeux économiques, sociétaux et environnementaux.

Sur le plan économique, l’industrie a besoin et aura toujours besoin d’avoir recours au bois. Mais il importe désormais, et il est même vital, de tirer parti de la forêt de manière à lui permettre de croître sainement, de se régénérer, de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, et de voir ses ressources n’être utilisées que pour des applications « stratégiques », c’est-à-dire sans autre solution de rechange que le bois.

Chez le Groupe SOLER, nous en sommes convaincus : la gestion de la ressource en bois peut et doit s’inscrire dans une chaîne de valeur respectueuse du cycle de vie de la forêt et favoriser l’émergence d’une économie circulaire vertueuse – économie dont les modèles sont déjà ou s’avéreront bientôt rentables.

Une telle démarche, on le voit, nous fera donc gagner sur tous les tableaux, puisqu’une saine gestion forestière a par ailleurs apporté la preuve de ses autres avantages, et qui ne sont pas des moindres : protection de la biodiversité, réduction des risques d’incendies dévastateurs, lutte efficace contre le réchauffement climatique, reforestation de la planète, soutien à la décarbonation industrielle, cohésion sociale favorisée par l’emploi, meilleur équilibre des échanges entre la biosphère et la technosphère.

En France, par exemple, les coupes de bois sont encadrées par les forestiers de l’Office national des forêts dans un programme d’actions étalé sur 20 ans. Entretien de la forêt, remise en état des lieux, protection des sols, renouvellement des bois par régénération naturelle ou plantation, coupes d’arbres, protection environnementale… Le Groupe SOLER souscrit pleinement à ces efforts de gestion responsable. Notre Groupe, par exemple, utilise le bois d’éclaircie (non valorisé par les industries traditionnelles) pour le transformer en biocarbone. Il favorise également les circuits d’approvisionnement courts, et donc écologiques, les résidus de bois autour de ses usines étant largement suffisantes. D’une transparence totale, nos produits sont certifiés Bois de France, PEFC et Origine France Garantie, et nous sommes fiers d’être membres de la Earthworm Foundation, du club Entreprendre pour la Planète WWF France et de la communauté du Coq Vert de BPI France.

On dit souvent que la forêt est le « poumon de la planète ». Deuxième puits de carbone après les océans, elle l’est, à n’en point douter. La plupart des voyants climatiques étant au rouge, nous n’avons désormais pas d’autre choix que de mettre l’épanouissement de nos forêts sur la liste de nos grandes priorités.